Son oeuvre
« Peut-être le seul peintre « unanimiste » d’aujourd’hui, un unanimiste obsédé par ces visages humains qu’il groupe, empile et brasse comme des pierres, comme des billes, comme des grains et qu’il cerne d’un trait dur – dur comme les rides – ces visages qui, réduits à quelques lignes essentielles, n’en expriment qu’avec plus de vérité et de puissance, l’angoisse, la douleur, mais aussi la juste colère de toute l’espèce humaine en proie à ses maîtres cruels. »
Jean Rousselot, dans un article de 1946 (lire ici)
L’oeuvre de Jean Jégoudez a beaucoup évolué au fil du temps. Ses coups de crayon ou de pinceau ont donné tantôt des oeuvres abstraites, tantôt des œuvres plus figuratives, paysages ou visages qui finirent par n’être plus que des yeux. Malgré la permanence des thèmes qui lui tenaient à cœur (nature, visage), il a su renouveler la façon de les traiter et expérimenter des techniques variées. Aux premiers dessins au fusain ou à l’encre de Chine ont succédé les dessins au crayon gras ou à la gouache, offrant une riche palette de couleurs.
Années 30
Les premiers sujets de Jean Jégoudez sont issus de tout ce qu’il observe, de tout ce qui l’environne, de séjours divers, des voyages. L’arbre est présent très tôt. Jean applique et utilise les techniques rodées aux Arts déco.
Années 40-50
C’est la principale période des peintures abstraites sur toile, des peintures à l’huile en couches épaisses et des couleurs sombres. Il dessine beaucoup aussi, privilégiant le crayon ou l’encre de Chine pour représenter un coin de campagne, un arbre seul dans un champ, une barque sur l’eau… ou le fusain et l’aquarelle pour les visages stylisés au regard fixe.
Années 60
Des dessins de paysage, souvent des bords de mer ou les collines qui l’entourent dans les environs de Grasse où il commence à se rendre régulièrement, puis s’installe définitivement. La couleur prend une place de plus en plus grande.
Années 70
Les visages sont réduits à des yeux et des taches de couleurs, parfois sombres, souvent vives et saturées : des œuvres plus abstraites que réalistes.
De la fin des années 70 aux années 80
Les yeux encore, parfois deux ou trois dessins déchirés sont réunis ou bien le dessin est associé au vers d’un poème.
Fin des années 80 et après
Arbres, parfois vivants, parfois morts dans des espaces fermés. Les yeux sont tristes.
Vous avez aimé ?
N’hésitez pas à laisser un commentaire sur le livre d’or, ça nous fera plaisir !